Comment raconter une histoire, illustrer un poème et scénariser un film en deux langues tout en réalisant collectivement un film en stop motion ? C’est le défi qu’ont relevé des élèves de cinquième du lycée français de Caracas en tournant le film « La Vie sous les cocotiers ».

Ce dessin animé original et créatif de 8 minutes est disponible en français sous-titré en espagnol. Il relate la naissance d'une amitié entre une Française et un Vénézuélien et se termine sur un poème bilingue rédigé par les élèves. L’oeuvre intègre diverses techniques - animation d'objets, d'êtres humains et de personnages sculptés en pâte à modeler - et inclut des lectures d’élèves filmées. La mise en musique du film a été assurée par le professeur d’éducation musicale de l'établissement.

Le projet

Ce projet s’inscrit dans le projet d’établissement du lycée et permet de répondre, entre autres, aux objectifs suivants :

• rendre l'élève acteur de sa vie dans l’établissement ;
• assurer le passage au numérique ;
• s’ouvrir davantage au pays d'accueil ;
• assurer le rayonnement de l’établissement.

Il vise également la découverte des techniques du dessin animé et de l’animation et la promotion des valeurs de dialogue et d’échange entre les cultures et les peuples. 

L’originalité du projet repose sur une relecture numérique d’une technique d'animation artisanale : le stop-motion. Ce procédé permet de donner l'illusion du mouvement à des objets statiques en projetant une série d'images fixes successives. Il permet de mettre en mouvement aussi bien des objets rigides (ciseaux) que malléables (pâte à modeler). On peut également l'utiliser avec des personnes et obtenir, par exemple, des images saccadées.

Déroulement et organisation du projet

Le projet s’est déroulé sur la quasi-totalité de l’année scolaire et a mobilisé élèves et enseignants sur différentes activités :

• l’étude de récits d'aventures, figurant au programme de cinquième, comme L'île au trésor (lecture cursive) ou Vendredi ou la vie sauvage (œuvre intégrale) ;
• un concours de BD permettant d’entrer dans l'univers graphique du projet ;
• l'écriture collective du scénario grâce à l'utilisation du logiciel libre Framapad.

Le travail en studio a ensuite pu commencer.

À raison de deux après-midi par semaine, des petits groupes d’élèves ont effectué un travail d’animation en compagnie de trois intervenants : un photographe, une monteuse et un designe
Les élèves se sont tout d’abord photographiés en stop motion pour le générique final. Cela leur a permis de bien comprendre le principe de l'image statique successive qui crée l'illusion du mouvement. L’étape suivante a consisté à construire scène par scène tous les éléments nécessaires au scénario. Une visite dans un parc de la ville où les élèves devaient "glaner" a permis de récolter des éléments naturels ou recyclables.

Chaque groupe a été désigné responsable d'une partie de l'animation : construction des objets en matériaux divers et en pâte à modeler, mise en mouvement, prise de photos, etc.

Le temps total accordé à la production s’élève à près de trente-cinq heures.

Le travail avec les intervenants a été très formateur :

• pour les élèves, ce fut l'occasion de rencontrer des professionnels qui les ont initiés à leur travail ;
• pour les enseignants, ce fut l'occasion de découvrir d'autres savoir-faire et des pratiques nouvelles.

Valorisation et communication

Plusieurs projections ont été organisées dans l'auditorium du Lycée et ont permis de présenter la maquette et les marionnettes en pâte à modeler utiliser pour le film. Ces rencontres ont également été l’occasion d’échanges, en français et en espagnol, autour de la technique et du projet.

Un teaser a été créé pour l'occasion et projeté quelques jours avant à l'entrée de l'établissement  pour annoncer l'événement.

Les élèves ont tous reçu un DVD avec son étiquette originale et une plaquette pédagogique présentant la technique du stop motion.

Nombre d'élèves : 42

Coordonnatrices : Mme Eyraud, professeur de lettres et Mme Aoun, professeur d'arts plastiques