Une atmosphère très sereine régnait dans la belle et grande salle Alice Milliat du Stadium métropolitain de Nantes, mise à disposition par l’université de la ville pour le premier tournoi scolaire européen de badminton.

Sur les terrains : des benjamins et benjamines très motivés disputaient des matchs en simple dames, simple messieurs et double mixte. Sur les chaises d’arbitres : des jeunes officiels, très concentrés, qui étaient encadrés par des lycéens de la région formés par l’UNSS. Aux tables de marques : encore des élèves. Mettant à jour régulièrement le tableau du tournoi et faisant les annonces au micro : des lycéens et professeurs d’EPS de la région nantaise. Dans le coin buffet : des bénévoles. Et autour des terrains : des élèves et leurs accompagnateurs qui s’encourageaient, se conseillaient, prenaient des photos ou échangeaient en toute convivialité…

Les délégations

Belgique

Lycée français Jean-Monnet, Bruxelles (4 équipes)

Espagne

Lycée français de Bilbao (2 équipes)

France

Collège Gaston-Serpette, Nantes, Loire-Atlantique
Collège Jean-Monnet, Angers, Maine-et-Loire
Collège Les-Fontaines, Thouarcé, Maine-et-Loire
Collège Paul-Émile-Victor, Azé, Mayenne
Collège Sévigné, Mayenne, Mayenne
Collège Les-Quatre-Vents, Le Lude, Sarthe
Collège Corentin-Riou, Moutiers-les-Mauxfaits, Vendée

Italie

Lycée Chateaubriand, Rome

Lettonie

École française Jules-Verne, Riga

Un tournoi pour les jeunes arbitré par les jeunes

Pendant deux jours, chaque équipe mixte a joué sept à huit rencontres, les matchs se disputant en deux sets gagnants et les sets en 15 points.

Sept collèges de l’académie de Nantes étaient représentés par des équipes issues des sélections départementales des tournois UNSS : des badistes passionnés. Les huit autres équipes étaient constituées d’élèves d’établissements français à l’étranger, du réseau de l’AEFE, qui s’étaient préparés pour ces rencontres mais n’avaient pas encore disputé de compétition de badminton.

C’est l’équipe d'Azé qui l’a emporté face à celle d’Angers, la troisième place revenant à Thouarcé. Les Romains, plus habitués au tennis qu’au badminton, ont su s’adapter et décrocher la 6e place.

Le tournoi a également été l’occasion pour de nombreux élèves d’obtenir leurs certifications de « jeunes officiels » UNSS. Encadrés par des organisateurs lycéens locaux, ils ont beaucoup progressé dans leur pratique d’arbitrage. « J’ai appris à parler fort et à annoncer les décisions clairement » témoigne le jeune Nathan. « Je sais remplir une feuille de match maintenant », renchérit Antón. « En formant de jeunes officiels, qui peuvent jouer différents rôles (juges, arbitres, organisateurs, reporters, coaches, secouristes ou encore présidents d’association sportive), nous souhaitons leur donner accès à des responsabilités et les préparer à la vie associative avec tout ce qu’elle comporte de valeurs à partager (engagement, solidarité, citoyenneté…)  » précise Thomas Grenapin, directeur régional de l’UNSS et principal organisateur de l’événement.

Ouverture d’esprit, découvertes et échanges

De l’avis de tous les participants, les échanges ont été très enrichissants. « L’AEFE, qui pilote l’action des établissements d’enseignement français à l’étranger, encourage la rencontre et la diversité, l’ouverture et la coopération éducative, le contact entre des jeunes de différents pays » explique François Vidal, chef du secteur Europe et de la mission sport à l’AEFE. « On tient également à ce que les élèves de nos établissements rencontrent des élèves de France. Du fait de leur enseignement commun, ils ont beaucoup de choses à partager. » ajoute-t-il.

Pari tenu. Les élèves ont en effet tissé des liens d’amitié. Selon Vincent Réauté, l’un des accompagnateurs de l’équipe de Bilbao et professeur de philosophie au lycée français de cette ville, « Une telle rencontre internationale est très bénéfique. Nos élèves espagnols ont tendance à considérer le français comme la langue de l’école, que l’on parle uniquement avec les professeurs. Là, ils se font des copains et réalisent que c’est une langue de communication et d’échanges ! ».

Les découvertes ont été sportives, linguistiques mais aussi culturelles... Traversant la Loire, les délégations se sont rendues sur le site des anciens chantiers navals de Nantes où s’élèvent les « Nefs » et le grand « Carrousel des mondes marins », entre lesquels circule, en barrissant, le « Grand Éléphant ». Le bestiaire extraordinaire des « Machines de l’île », « à la croisée des mondes inventés de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes » (site des Machines de l’île), a suscité l’enthousiasme des visiteurs qui ont ensuite été reçus à l’hôtel de ville, pour une cérémonie de remise des prix, avant d’aller déguster galettes et crêpes bretonnes et de s’essayer au bowling.

Le lendemain, cap pour le Vendéspace pour assister à un très beau spectacle sportif ! Grâce au partenariat avec la Fédération française de badminton, les équipes de jeunes ont en effet pu assister au 8e de finale des championnats d’Europe. « C’est le point d’orgue du projet, un aboutissement » déclare Vincent Houdou, professeur d’EPS d’un des collèges de Mayenne. « L’ambiance, le public qui vibre, on ne ressent pas ça à la télé… et ça donne des représentations aux élèves : la rapidité du jeu, des déplacements, la diversité des coups, la puissance des smashs… Ils prennent conscience de ce à quoi le progrès peut mener. » fait aussi valoir son collègue Pascal Griffon.

Olivier Bime, entraîneur national et chargé de mission à la Fédération, a de quoi se réjouir : « Les objectifs de départ visant à organiser un événement international culturel et convivial autour du badminton ont été largement atteints. Je pense que les jeunes en garderont un grand souvenir. Pour le badminton, cela aura des répercussions très positives. Des projets mûrissent déjà pour renouveler l’expérience ailleurs à l’occasion de prochains championnats d’Europe… » Affaire à suivre !