Pour cette nouvelle édition de la coupe du monde de football des établissements français à l’étranger, l’organisation a fait le choix d’ajouter à la compétition un important volet formation en faisant venir de jeunes officiels UNSS grâce au protocole d’accord signé entre l’AEFE et la première fédération sportive scolaire.
 
Dans la mesure du possible, chaque délégation devait comprendre un jeune officiel. L’objectif : un tournoi de jeunes arbitré à 100 % par les élèves. Une grande première sur une compétition AEFE.
 
Les membres du corps arbitral – douze élèves issus des délégations, quatre jeunes officiels (JO) UNSS et huit jeunes de Québec – ont passé un examen théorique et suivi une formation pratique sous la supervision d’Alexandre Perreau Niel, membre de la commission mixte nationale de l’UNSS et de la Fédération française de football (FFF).
 
À tour de rôle, ils ont officié en tant qu’assistant et/ou arbitre central avec, à la clef, la possibilité d’obtenir une certification UNSS en fin de séjour. Chaque jour, des débriefings ont permis aux uns et aux autres d’échanger sur leurs ressentis et d’analyser leurs erreurs éventuelles.
 
Arbitres mais également tuteurs et formateurs de leurs « collègues », les quatre JO UNSS venus de France ont vécu une expérience unique à la rencontre du « monde ». « Magnifique, inoubliable, indescriptible, les mots me manquent… » s’extasie Éric Louvier, l’un des JO du « cru » UNSS à avoir participé à cette aventure aux côtés de Mathieu Février, Baptiste Vergnolle et Mathilde Front.
 
La prestation de cette fine équipe a été saluée par l’ensemble des participants (entraîneurs, joueuses, organisateurs, enseignants…). « Ils ont toujours été sérieux, impliqués dans leur tâche et très volontaires » témoigne Christophe Luczak, directeur national adjoint de l’UNSS et chef de la délégation parisienne.

Entretien avec Alexandre Perreau Niel

Alexandre est professeur d’EPS au lycée Joseph-Fourier d'Auxerre (établissement qui comprend une section sportive à filière arbitrage) et arbitre du secteur professionnel de la FFF où il officie en tant qu’arbitre central en Ligue 2 de football.

Alexandre, pouvez-vous nous évoquer vos missions principales dans le cadre de compétitions UNSS ?

On officie sur toutes les compétitions du district ou de l’académie que ce soit en foot à 7, à 11 et également en futsal. Je m’investis depuis huit ans maintenant dans les championnats de France où j’encadre les jeunes officiels sur les compétitions (désignation, formation, suivi).

Officier sur un événement AEFE, quelles répercussions pour les jeunes officiels UNSS ?

C’est une expérience exceptionnelle pour eux. Participer à ce type d’événements, sur un autre continent, c’est formidable pour ces élèves. Prendre l’avion, discuter avec des jeunes qui viennent d’un autre pays, partager du temps avec eux, c‘est très enrichissant d’un point de vue culturel. Et, côté arbitrage, cela leur permet d’acquérir une expérience qui les rend encore plus légitimes. C’est à travers des compétitions comme celles-ci qu’ils progressent.

Les jeunes arbitrés par les jeunes, quelle plus-value ?

C’est formateur aussi bien pour les uns que pour les autres, mais aussi pour les enseignants. Si l’on veut que nos JO progressent il leur faut officier dans des compétitions. Le sport scolaire offre cette possibilité. Les joueurs peuvent se rendre compte que l’arbitre est quelqu’un comme eux, qui a leur âge, et avec qui ils pourraient aller en classe. Joueurs et arbitres apprennent à travailler ensemble sur les terrains.
C’est également intéressant pour les enseignants parce que, dans leur formation UFR STAPS, ils ne sont peut-être pas préparés à intégrer l’arbitrage dans les apprentissages. Ainsi, ils se rendent compte que les jeunes peuvent officier. Ça peut aider à faire évoluer les mentalités et les pratiques dans les cours d’EPS.

Quel retour d’expérience peut apporter un arbitre professionnel comme vous ?

Mon rôle est d’apporter une expertise, un suivi pour mettre les JO en avant et montrer à tout le monde que former des jeunes à l’arbitrage, c’est possible. On espère que ça fasse écho auprès des enseignants d’EPS.