Fianarant’Son : lancement d’une urne sonore à Madagascar
Le projet de départ consistait à ce qu’ils deviennent les archivistes de leur patrimoine sonore et qu’ils prennent en charge toutes les étapes de réalisation de cette bibliothèque en ligne : écouter, extraire, recueillir, valoriser, conserver, pour le plaisir de l’ouïe, pour stimuler l’imaginaire, s’entraîner à l’élocution, isoler et donner à entendre.

D’un point de vue pédagogique, les élèves ont suivi une feuille de route précise :
- définir ce qu’on veut capter (une joute oratoire ? un bruit de métier ? un cri d’animal ? un chant ? le vent ? etc.) ;
- savoir enregistrer en utilisant un dictaphone et classer les sons ;
- traiter le document en utilisant le logiciel Audacity ;
- mettre en ligne le document sur le blog (créer, importer, publier, retoucher) ;
- imaginer et proposer les pistes pédagogiques ;
- choisir et insérer une illustration.
Un travail complexe
La réalisation du processus complet étant complexe, les élèves ont pu travailler à plusieurs dans un premier temps. Peu à peu, avec la pratique et un mode de travail collaboratif, chacun des élèves de troisième impliqué a été en mesure de publier un article complet.
Chaque enregistrement s’est révélé une aventure avec son lot de ratés, d’imprévus, de surprises, d’improvisations, de spontanéité, de solutions, de chemins insoupçonnés et de talents révélés. Les élèves ont dû affronter les contraintes sonores environnantes (sonneries, bruits intempestifs, etc.) mais aussi faire preuve de patience quand on bafouille, que l’on fait une faute de prononciation, qu’un fou rire se déclenche ou que les lémuriens s’agitent !
Une urne sonore
La bibliothèque sonore est disponible en ligne et continue à s’enrichir pour continuer à ouvrir des espaces du monde et des lectures de soi inédites et inouïes. Elle se divise en 12 catégories dont les bruits de la ville, ceux de la nature et de la campagne, des récits de vie, des cérémonies, des entretiens, des pastiches, etc.
Elle se présente sous la forme d’une urne qui traduit l’idée de conserver l’éphémère et le fragile (sons, témoignages, voix) à la manière des urnes de l’Opéra Garnier qui, durant un siècle, ont conservé des voix ensevelies. De la même façon, dans cinq, dix ou cent ans, les sons de leur environnement, les voix, les paroles, auront disparu ou se seront modifiés. Avec ce projet, les élèves du collège René Cassin de Fianarantsoa proposent d’en être les conservateurs. À vos casques !