Communiqué

L’enseignement français cité comme le "premier levier du réseau culturel et de coopération" par M. Alain Juppé

Mis à jour le
26/07/2011

Le 19 juillet 2011, dans son discours de clôture de la réunion des conseillers de coopération, M. Alain Juppé, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, a défini les missions du réseau culturel et de coopération français à l’étranger et a désigné l’enseignement français comme le premier des leviers dont dispose ce réseau pour remplir ces missions. Le même jour, dans son allocution d’ouverture, M. Henri de Raincourt, ministre chargé de la coopération, avait également souligné l’importance du réseau d’enseignement dans le dispositif de coopération et de rayonnement de la France à l'étranger. Le centre de conférence ministériel avait d’ailleurs organisé une table ronde sur le thème « Éducation, enseignement supérieur et recherche : quelle offre française et en français dans la compétition mondiale ? », à laquelle participait Mme Descôtes, directrice de l’AEFE.

M. le ministre d'État Alain Juppé au Quai d'Orsay. © Ministè

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M. le ministre d'État Alain Juppé au Quai d'Orsay. © Ministère des Affaires étrangères et européennes / Cyril Bailleul

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M. le ministre chargé de la coopération, M. Henri de Raincourt

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M. le ministre chargé de la coopération, M. Henri de Raincourt. © Ministère des Affaires étrangères et européennes / Frédéric de La Mure

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Extraits du discours de M. le ministre d’État Alain Juppé (Paris, 19 juillet 2011)

(...) La mission du réseau culturel et de coopération, ce n’est pas seulement de promouvoir la culture, la science et l’expertise de notre pays. (…) votre action s’inscrit à part entière dans la politique étrangère de la France, au service des grands objectifs de notre diplomatie et de la défense des valeurs auxquelles le nom de France est attaché, au premier rang desquelles la démocratie et les droits de l’Homme. (…)

Votre rôle, c’est aussi de comprendre et d’anticiper les évolutions politiques et sociales qui se dessinent dans vos pays de résidence. Nous en avons pris conscience avec les « printemps arabes », qui nous ont surpris et dont nous n’avons saisi immédiatement ni la portée des mutations, ni la force des aspirations : dans un monde qui se transforme de plus en plus vite, avec des sociétés civiles travaillées par des forces de changement complexes, nous devons être plus attentifs et plus en initiative que jamais.

En tant que conseillers culturels, conseillers scientifiques, directeurs d’instituts régionaux et agents des opérateurs, vous êtes parmi les mieux placés pour cela. Vous devez être en permanence à l’écoute des sociétés civiles. Cela suppose d’avoir un réseau vivant de contacts, au-delà de vos partenaires traditionnels, et d’élargir le spectre de vos interlocuteurs aux jeunes, aux nouveaux leaders d’opinion, aux nouvelles figures de la scène culturelle et intellectuelle.

Prendre part à la politique étrangère de la France, c’est enfin nous aider à améliorer sans cesse nos relations bilatérales avec chacun de vos pays pour y développer notre influence. Pour remplir cette mission, vous disposez de toute une gamme de leviers.

Le premier d’entre eux, c’est l’enseignement français. Avec 470 établissements, qui accueillent près de 300 000 élèves étrangers et français dans plus de 130 pays, notre pays possède aujourd’hui le premier réseau scolaire étranger, un réseau reconnu pour la qualité de ses enseignants et de ses méthodes pédagogiques, et dont l’attractivité ne se dément pas. J’en veux pour preuve les plus de 15 000 élèves supplémentaires inscrits au cours des trois dernières années, ce n’est pas sans poser ici ou là quelques problèmes de capacités, nous essayons d’y faire face.

Cette présence scolaire et éducative historique constitue un atout majeur. Pour la renforcer, nous avons élaboré un plan de développement, qui conforte les missions et les moyens du réseau actuel en les maintenant au niveau de 2010 dans le budget triennal 2011-2013 – j’ai dit en arrivant dans cette maison que je n’avais pas de baguette magique budgétaire, j’en apporte la démonstration puisque je me réjouis du maintien de nos moyens, c’est déjà un premier acquis. Nous avons également créé un nouvel instrument, le label « FrancEducation », qui permettra de reconnaître l’excellence d’établissements qui assurent un enseignement renforcé de la langue française et souhaitent se donner une dimension internationale adossée à notre modèle éducatif.

Ces efforts sont essentiels. Ils contribuent également à la promotion de la langue française et de la francophonie. Et vous savez combien c’est un enjeu qui me tient à cœur, et je constate que le demande de langue française est plus vivante que jamais malgré le pessimisme des sceptiques.

Votre deuxième levier, c’est la formation et la recherche, où vous avez un rôle majeur à jouer pour renforcer la compétitivité de notre pays et accroître son rayonnement intellectuel et économique.

C’est vrai en matière de coopération universitaire. À l’heure où un véritable marché international de la connaissance, de plus en plus concurrentiel, se met en place, nous devons conforter l’attractivité de nos universités, de nos écoles et de nos laboratoires de recherche, pour lesquels l’accueil d’étudiants étrangers constitue toujours un atout majeur. (…)

En nouant des partenariats dans ce domaine, ce sont des pages d’avenir que vous écrivez avec vos pays de résidence. (…)

Consulter le discours complet sur le site France diplomatie

Extraits du discours du ministre chargé de la coopération, M. Henri de Raincourt (Paris, 19 juillet 2011)

C’est avec un très grand plaisir que je vous accueille dans ce centre de conférences ministériel de la Convention pour cette journée des conseillers de coopération. (…)

La France entend certes défendre son rang et ses intérêts. Mais elle souhaite aussi promouvoir sa vision du monde et ses principes, fondés sur le respect des valeurs universelles de liberté et de démocratie. Enfin elle ne mène pas ce combat seulement pour elle-même, mais elle s’engage aussi en faveur des populations et les États les plus fragiles. C’est pourquoi elle ne renoncera jamais à l’impératif de solidarité.

La coopération est donc aujourd’hui au centre de notre politique étrangère et de notre action diplomatique. Le programme qui vous est proposé pour cette journée reflète l’importance de la dimension politique de votre métier. Un accent particulier est placé sur l’analyse de plusieurs enjeux essentiels mis en exergue par les printemps arabes, mais qui ne se limitent pas à cette région du monde. À travers trois tables rondes, des débats seront organisés sur l’éducation et l’enseignement supérieur dans le contexte de la compétition mondiale, sur la jeunesse, comme acteur du changement et enfin sur les outils numériques, dont le pouvoir a été révélé par les événements récents. (…)

N’oublions pas que pour les populations des pays les plus pauvres, le développement ne se segmente pas. Il est ressenti dans toutes ses dimensions économique, sociale, politique et culturelle. Le point d’application de cette approche globale est la stratégie que nous mettons en œuvre avec nos partenaires européens dans le Sahel. L’action militaire peut sans doute faire reculer le terrorisme, mais c’est le développement, un développement qui englobe l’ensemble des aspirations des populations, en particulier des jeunes, qui seul pourra faire disparaître cette menace dans les régions les plus déshéritées.

Aussi devons-nous porter une attention soutenue aux instruments qui influencent durablement les esprits et contribuent à leur donner une idée que l’on peut espérer positive de notre pays. L’importance de notre réseau d’enseignement est à ce titre un atout incomparable. Nous disposons du premier réseau scolaire étranger. Pour conforter encore cet atout sans équivalent, nous avons consenti un effort particulier avec le plan de développement qui sanctuarise les moyens et lancé le label « FrancEducation », qui permettra d’associer des établissements étrangers d’excellence à notre réseau.

Il va de soi que ces efforts menés au niveau scolaire doivent être prolongés par une politique de coopération universitaire ambitieuse. Sur ce plan, la compétition est désormais mondiale et l’attractivité des universités est devenue l’un des plus clairs marqueurs d’influence entre les nations. Le rôle d’interface que jouent les conseillers scientifique et technique est en la matière irremplaçable. (…)

S’agissant des moyens que nous mettons en face de cette ambition, je tiens à souligner que nous sommes à un moment où la maîtrise des finances publiques n’est plus un simple élément de contexte. Elle est devenue, en particulier dans la zone euro, un critère essentiel du poids et de l’influence réelle des États. Pour autant, le gouvernement a tenu à faire un effort particulier en faveur des budgets de la coopération. Le programme 185 qui regroupe les actions relevant de la politique d’influence, y compris l’enseignement public à l’étranger, est certes soumis à la baisse programmée de 2,5 % qui s’applique à l’ensemble du budget de l’État. Mais il bénéficiera en 2012 d’une rallonge exceptionnelle de 4 millions d’euros qui seront consacrés aux politiques d’attractivité, notamment à l’augmentation de l’enveloppe dévolue aux bourses. La subvention versée à l’AEFE sera quant à elle intégralement préservée. S’agissant du programme 209 consacré à la solidarité avec les pays en développement, il est sanctuarisé sur le triennum, conformément aux engagements pris par la France en matière d’aide publique au développement. Des réallocations permettront de renforcer notre soutien à la société civile, de rehausser le niveau de nos contributions volontaires à certaines organisations internationales et de promouvoir la francophonie. (…)

Les trois nouveaux opérateurs que sont l’Institut français, Campus France et France expertise internationale (FEI) viennent donc renforcer la cohérence et la lisibilité de notre action dans des domaines essentiels. Ils complètent un dispositif au sein duquel l’AEFE, le réseau des Alliances françaises et Canal France international effectuent déjà un travail remarquable. Je n’oublie pas non plus l’action de notre partenaire France Volontaires. (…)

À travers toutes les dimensions de la coopération que vous mettez en œuvre, vous servez l’ambition de la France de contribuer à un monde plus équilibré, plus juste et plus solidaire, non pas en imposant nos vues, mais en permettant aux peuples de construire leur propre avenir, dans un esprit de respect mutuel et de liberté.

Consulter le discours complet sur le site France diplomatie
 

Intervention d'Anne-Marie Descôtes, directrice de l'AEFE, à la table ronde sur l'éducation

Vue de la table ronde « Éducation, enseignement supérieur et recherche : quelle offre française et en français dans la compétition mondiale ? », à laquelle participait Mme Descôtes, directrice de l’AEFE.