Une classe de CP du réseau colauréate du 1er prix « La main à la pâte 2010 » décerné par l'Académie des sciences
Une cérémonie en l'honneur de la démarche d'investigation chère à Georges Charpak
Dans la grande salle des séances de l'Institut de France, ce 1er février, le public était assez inhabituel. Les académiciens accueillaient en effet de nombreux écoliers, collégiens et enseignants, venus en délégation pour recevoir les prix 2010 de La main à la pâte. Ces prix sont attribués sous l'égide de l'Académie des sciences pour valoriser une pédagogie d'investigation qui associe :
- exploration du monde
- apprentissages scientifiques
- expérimentation et raisonnement
- maîtrise de la langue et argumentation.
C’est en 1996 que le physicien Georges Charpak (1924-2010), prix Nobel de physique en 1992, et ses complices Pierre Léna et Yves Quéré ont lancé La main à la pâte. L'opération a été à l'origine d'une véritable rénovation de l'enseignement des sciences et elle bénéficie du soutien de l'Éducation nationale. La présence du ministre Luc Chatel à la cérémonie de remise des prix La main à la pâte 2010 en témoigne.
Le prix « Écoles primaires » distingue les classes qui ont mené, au cours de l'année scolaire écoulée, des activités scientifiques souscrivant aux objectifs de La main à la pâte et particulièrement démonstratives des principes qui la définissent et de la démarche qu'elle préconise. Toutes les classes de l’enseignement primaire peuvent concourir, qu’elles soient d’un établissement public ou privé de France comme d’un établissement du réseau d’enseignement français à l’étranger.
Le projet « Sur les traces de... » : 1er prix ex-æquo
Le jury des prix de La main à la pâte « Écoles primaires », présidé par Jean Dalibard, membre de l’Académie des sciences, a distingué par un 1er prix ex-æquo « l’école Waldeck Rousseau, de Chambéry (Savoie), et la French American International School de Portland (Oregon), aux États-Unis, pour le dossier "Sur les traces de…" présenté conjointement par la classe de CP-CE1 de Madame Anne Clémenson, travaillant également avec un élève de Classe d’intégration scolaire (CLIS), et la classe de CP de Madame Catherine Cohen (école franco-américaine) ».
Dans son rapport, le jury a souligné que le dossier était « original, créatif, remarquablement mené, riche d’une double dimension : transdisciplinaire en cette démarche alliant la lecture et la découverte du monde et internationale en ce partenariat outre-Atlantique ».
C’est en effet un véritable parcours de découverte que les deux enseignantes ont réalisé avec leurs élèves pendant tout un semestre. Un parcours qui a commencé par des activités de lecture/littérature, qui s’est poursuivi sur le terrain, dans les forêts de l’Oregon ou des Alpes, et qui a permis l'acquisition de connaissances solides tout en exerçant de nombreuses compétences.
À partir de l’album Petit renard perdu (Édition Milan, 1999), les élèves ont recherché les différentes traces que pouvait laisser un animal dans la nature, ce qui les a conduits à passer de la fiction à la réalité en allant explorer leur environnement proche. Et puis les élèves ont correspondu avec une mystérieuse classe située ailleurs dans le monde. Par cette correspondance, il s'agissait de donner et recevoir des indices sur le milieu naturel proche de chacune des classes. En recoupant ces indices avec des données documentaires, les petits enquêteurs scientifiques ont fini par découvrir où habitaient leurs correspondants ! Ce travail de recherche les a tenus en haleine jusqu’au dernier jour de classe.
« Sur les traces de… » était, sans nul doute possible, un projet original et passionnant !