Dématérialisation de la correction du bac 2011 : entretien avec le coordonnateur de l’AEFE en Asie-Pacifique
Quelle analyse a conduit à une réorganisation du baccalauréat dans la zone Asie-Pacifique ?
La zone Asie-Pacifique est très étendue elle va du Nord de la Chine à l’Extrême-Orient, du Sud-Est asiatique à l’Australie en passant par l’Indonésie ou la Malaisie. Les candidats au bac y sont nombreux et nous avons l’obligation de faire corriger les épreuves par des correcteurs qui ne sont pas les professeurs des candidats. Il y avaient beaucoup de centres d’épreuves orales et de délibération et les déplacements des membres de jurys pouvaient perturber la continuité des cours dans leurs établissements d’origine. En outre, l’impact financier des déplacements est non négligeable pour les familles.
Forts de ces constats, les chefs d’établissements de la zone Asie-Pacifique ont lancé en 2009 un grand chantier de rénovation des procédures d’organisation du baccalauréat dans leur zone. Ce qu’il faut souligner, c’est la volonté collective des responsables de la zone de mener ce chantier à son terme, impulsant ainsi une rénovation au service des élèves, des familles, des personnels et donc des établissements scolaires.
Quelles modifications ont été faites pour arriver à cette nouvelle organisation ?
Dès 2009, avec le soutien du service pédagogique de l’AEFE, nous avons travaillé sur l’optimisation de l’harmonisation de la correction des épreuves anticipées de français.
Cette année là également, il a été décidé d’utiliser des services de transport express pour acheminer les copies vers les correcteurs, et non plus faire déplacer les correcteurs vers les centres d’examens et, dans le respect de la réglementation, le jury d’examen a été resserré dans sa représentation.
Grâce à ces deux mesures, les cours des autres élèves du secondaire (collège / lycée) ont pu être assurés, notamment dans les petits établissements, ce qui a eu pour conséquence de ne pas amputer l’année scolaire de ces élèves.
En 2010, et suivant en cela la volonté du ministre de l’Éducation nationale de reconquête du mois de juin, les chefs des établissements scolaires de la zone Asie-Pacifique ont fixé les dates de début du baccalauréat au 20 juin, les épreuves se terminant avec le jury du second groupe le 1er juillet.
Là aussi, par cette mesure acceptée par tous, enseignants et familles, les cours peuvent désormais se dérouler normalement jusqu’au 20 juin pour tous les élèves.
C’est en 2009 également que l’académie de Montpellier a mis à disposition des établissements les applications nationales du ministère de l’Éducation nationale (organet, delibnet...), ce qui permet désormais d’harmoniser les procédures, de sécuriser les différentes étapes, et ainsi de répondre aux attentes du ministère de l’Éducation nationale, qui est responsable de la délivrance de ce diplôme très important.
Enfin, l’AEFE souhaitant mettre en place la dématérialisation des corrections du baccalauréat, la zone s’est aussitôt portée volontaire car cela correspondait aux objectifs de rationalisation et de modernisation qu’elle s’était fixés.
Quels sont, d’après vous, les grands avantages du dispositif ?
Cette nouvelle procédure a beaucoup d’avantages. Il faut savoir que la zone peut être soumise à des contraintes extérieures importantes. Ainsi, en 2010, la situation en Thaïlande avec les manifestations des Chemises rouges a obligé le transfert en urgence du centre d’examens de Bangkok, qui reçoit les candidats de six pays différents, vers Hong Kong. Les récents événements au Japon avec le tremblement de terre ou la situation préoccupante de la centrale de Fukushima démontrent la nécessité de pouvoir modifier très rapidement notre organisation. Les copies étant désormais dématérialisées, elles sont alors disponibles pour les correcteurs dans des délais très courts, permettant ainsi d’allonger le temps de correction. Si un événement rend indisponible un correcteur, il est possible de réaffecter dans l’instant le lot de copies à un autre correcteur. En termes de sécurité, c’est un progrès très important. C’est aussi, grâce à l’appui de l’inspection, la mise en place d’un barème harmonisé dans la zone.
Enfin, la mise en place de ces nouvelles procédures a permis de réduire le nombre de jurys de délibérations de six auparavant, à deux (Hong Kong et Singapour), ce qui, là aussi, est une amélioration sensible de notre dispositif. Pour y parvenir, le ministère de l’Éducation nationale a autorisé l’ouverture de nouveaux centres d’examens, pour éviter le déplacement des candidats.
Dernière avancée pour les familles : dans le cas d’élèves devant repasser les épreuves du second groupe, les frais de voyage et d’hébergement, antérieurement à la charge des familles concernées, sont désormais mutualisés dans la zone et donc pris en charge par les établissements. La mutualisation, l’esprit de réseau jouent là pleinement !
La correction du bac blanc a été dématérialisée au printemps 2011. Comment cette « répétition générale » s’est-elle passée ?
Compte tenu de l’importance et de l’enjeu de cette nouvelle procédure dématérialisée, tous les établissements de la zone ont décidé de fixer une date commune de répétition générale au printemps 2011. Le but était de tester en grandeur nature les procédures, de vérifier la compatibilité des matériels nécessaires à l’opération, de permettre à chaque correcteur de se familiariser avec le logiciel et la nouvelle pratique de correction.
Le bilan définitif est en cours d’élaboration. Ce que je peux vous dire, c’est que tout s’est passé dans d’excellentes conditions, que les remarques formulées par les enseignants seront prises en compte par l’académie partenaire et par la société Neoptec qui gère le logiciel, et que tout le monde est prêt pour le jour J !