Retour sur les consultations sur l’enseignement français à l’étranger du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
Retour sur le Cap 2030
L’objectif présidentiel du Cap 2030, fixé en 2018, et qui consiste en un doublement des effectifs scolarisés dans les lycées français internationaux à l’horizon 2030, a été un levier de réflexion sur l’enseignement français à l’étranger.
Dans ce cadre des consultations sur l’enseignement français à l’étranger, le MEAE et l’AEFE ont apporté quelques éléments de bilan de cet objectif ambitieux.
Ainsi, depuis 2018, l’Agence s’est réorganisée afin de pouvoir mettre en place le plan de développement. Cela s’est traduit par la création de nouveaux services et le renforcement des équipes, en parallèle de travaux ambitieux menés sur la pédagogie, la formation des personnels, l’accompagnement au développement, la communication et la sécurité notamment.
Malgré la crise liée à la pandémie de Covid 19, le réseau des lycées français internationaux est resté attractif et s’est développé. Quelques données :
- depuis 2018, le réseau est passé de 350 000 élèves à près de 400 000 élèves ;
- à la rentrée scolaire 2023, il réunira 581 établissements, contre 496 en 2018.
Ces chiffres témoignent du dynamisme de l’enseignement international et de l’attractivité des scolarités francophones.
À télécharger :
Retour sur les consultations
Le questionnaire en ligne proposé aux communautés scolaires à l'étranger, support des consultations, a permis de recueillir 18 000 réponses. Ces avis ont fait l'objet d'une analyse et d'une présentation synthétique :
Parallèlement, des échanges francs ont eu lieu au sein de trois groupes de travail menés en avril et en juin, qui ont permis d’apporter des éclairages et des recommandations sur des actions futures à engager par le MEAE, le MENJ et l’AEFE. Ces groupes de travail ont été conduits par l'ambassadeur Christophe Bouchard, ancien directeur de l'AEFE et président de France Éducation international, Caroline Pascal, cheffe de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR), et Cyrille Pierre, conseiller maître à la Cour des comptes.
À l’issue de ces travaux approfondis, les Consultations sur l’enseignement français à l’étranger ont été clôturées par un Conseil d’orientation interministériel, co-présidé par la ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, Catherine Colonna, et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, qui s’est tenue au Quai d’Orsay le 3 juillet 2023. Les deux ministres y ont répété leur attachement et plus généralement l’attachement de la France au réseau de l’enseignement français à l’étranger, « trésor national » selon les mots du président de la République. Il y ont également dessiné quelques orientations.
Lire sur le site France Diplomatie l'article « Clôture des consultations sur l’enseignement français à l’étranger (EFE). »
Catherine Colonna a rappelé l’objectif du Cap 2030 et apporté des éléments sur la stratégie de développement du réseau. La réalisation de cet objectif passe à la fois par le développement des établissements existants et par la création de nouveaux établissements homologués en s’appuyant sur un « modèle pédagogique solide » ne cédant en rien à « notre exigence de qualité » et à « ce que porte notre enseignement en termes de valeurs républicaines ».
La ministre a rappelé qu’une dizaine de pays cibles sont considérés prioritaires pour avancer sur le développement du réseau, au sein desquels des travaux de fond et de communication innovants seront menés, avec souplesse et progressivité. Pour la ministre, le fonctionnement en réseau autour de l’AEFE est précieux et elle a ainsi réaffirmé le rôle central de l’opérateur public, notamment pour renforcer la formation et pour consolider le sentiment d’appartenance via la communication, l’événementiel et le conseil. Enfin, Mme Colonna a rappelé quelques axes prioritaires pour l’attractivité du réseau, notamment la reconnaissance du diplôme du baccalauréat (en particulier le BFI) dans les systèmes internationaux, l’orientation vers l’enseignement supérieur français, la diversité et l’inclusion de tous les publics, le bien-être des élèves.
Le ministre Pap Ndiaye a annoncé la création en 2024 d’une nouvelle plateforme dédiée à l’homologation des lycées français internationaux, l’homologation étant le « socle » de tout le système scolaire français à l’étranger. Le ministre a également affirmé l’engagement de son ministère, en France comme dans les établissements du réseau, pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire, indispensable pour que les élèves suivent une scolarité réussie.
Enfin, les deux ministres ont réaffirmé l’importance du travail conjoint dans la désignation des personnels détachés dans des pays et zones prioritaires.
De façon générale, dans les retours sur les consultations, plusieurs axes importants ont été soulignés, parmi lesquels le consensus autour de l’importance de l’homologation, qui est le socle commun à tous les établissements du réseau et le gage de la qualité de l’accueil des publics et des enseignements dispensés. La formation des personnels encadrant les élèves est apparue comme une priorité pour les parents, priorité qui est pleinement prise en compte dans les actions menées par l’AEFE. Quelques atouts ont été signalés comme essentiels : la reconnaissance des diplômes, le plurilinguisme, ainsi que l’universalité du réseau et ses valeurs.
Le directeur général de l’AEFE a présenté dans ce cadre la feuille de route 2023-2026 de l’AEFE pour le développement du réseau. Parmi les axes essentiels : garantir la qualité et la rendre lisible, développer un vivier de professionnels formés, renforcer l’attractivité de l’offre éducation française à l’étranger, mobiliser les acteurs de terrain avec des objectifs partagés.
Les différentes interventions ont fait l'objet d'un enregistrement vidéo :