Dans un contexte de mobilité des étudiants et de forte concurrence entre les systèmes d’enseignement supérieur de nombreux pays, le réseau des lycées français du monde constitue un atout pour la promotion des universités et grandes écoles françaises.
Les bourses Excellence-Major permettent aux meilleurs bacheliers étrangers d’un lycée français du monde de poursuivre un cursus de haut niveau dans l’enseignement supérieur français. Elles soutiennent simultanément plus de 800 étudiants de nationalités très diverses, de cinq promotions, pendant cinq années d’études en France.

Beaucoup des étudiants de la promotion 2018-2023 des boursiers Excellence-Major étaient présents au Quay d’Orsay, le 30 juin 2023, pour participer à la cérémonie de sortie organisée en leur honneur.

« Vous représentez un espoir d’un monde ouvert »

S’adressant à ces brillants étudiants, ceints pour l’occasion d’une écharpe blanche, Anne-Marie Descôtes, secrétaire générale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, leur a adressé de chaleureuses félicitations. Celle qui a été, comme elle l’a elle-même rappelé, directrice de l’AEFE (2008-2013), a eu l’honneur de célébrer la réussite de plusieurs promotions de boursiers Excellence-Major, figures emblématiques de la diversité et du multiculturalisme qui représentent « un espoir d’un monde ouvert ».

Mme Descôtes a également rappelé l’attachement qu’a son ministère pour ce programme de bourses « exceptionnel et assez unique » qu’il entend renforcer dans l’avenir. « Nous avons l’objectif très ambitieux d’atteindre 500 000 étudiants internationaux accueillis en France en 2027. À ces fins, nous accompagnons plus de 11 000 boursiers, parmi lesquels chaque année plus de 800 boursiers du programme Excellence-Major. »

« Quels que soient vos chemins, vous conserverez toujours, je l’espère, a-t-elle ajouté, le souvenir de ses années passées dans une école française, dans un lycée français, sur les bancs de classes préparatoires, d’universités ou de grandes écoles en France. Vous porterez un petit morceau de France en vous. Un lien intime avec la langue de notre pays, son histoire, sa culture, ses paysages, sa gastronomie, ses valeurs aussi que vous avez acquises à travers votre scolarité dans un établissement d’enseignement français à l’étranger et consolidé et enrichi au cours de ces années d’études. J’espère que ces liens profonds vous accompagneront de la manière la plus positive dans votre vie et dans vos choix. »

« Vous faites partie de cette communauté France Alumni qui a été fêtée par de premières journées mondiales cette année » a-t-elle fait remarquer. En effet, la première édition de l’opération France Alumni Day s’est tenue du 13 au 18 mai 2023 pour célébrer l’excellence des talents formés dans l’enseignement supérieur français et le lien durable qui les unit avec la France.
 
Olivier Brochet, directeur général de l’AEFE, s’est associé à cet hommage, rendu à ces étudiants internationaux à un moment charnière de leurs parcours, et a partagé le souhait de voir les liens maintenus.

« Ce n’est pas seulement cinq ans d’études supérieurs que nous célébrons mais, pour beaucoup d’entre vous, vingt ans passés ensemble, depuis que vous parents ont fait le choix de vous inscrire dans une école maternelle du réseau. » a-t-il fait remarquer.

Il a également rappelé la situation particulière qu’a connue la promotion à laquelle il s’adresse : « Vous êtes arrivés en France en 2018. Vous étiez là en 2020 quand l’épidémie de Covid a éclaté et, comme pour tous les étudiants, cela a été une période difficile, d’autant plus pour vous, étudiants étrangers loin de vos familles. Les collègues, ici présents, qui vous suivent se sont totalement mobilisés pour essayer de vous apporter le réconfort, le soutien, l’accompagnement dans cette période difficile. Nous avons même mis en place un accompagnement financier supplémentaire pour vous permettre de faire face aux conséquences de l’épidémie. Les étudiants en médecine parmi vous se sont également mobilisés aux côtés des soignants de France pour apporter leur contribution à la lutte contre cette épidémie. Vous avez fait preuve d’un engagement civique tout à fait remarquable. »

Et pour conclure, M. Brochet a enjoint les étudiants de continuer à apporter à leurs pairs plus jeunes un éclairage sur leurs filières d’études, sur la plateforme AGORA Monde, et de rejoindre le réseau d’entraide amical et professionnel d’Union-ALFM : « Vous êtes maintenant des ambassadeurs de l’enseignement français à l’étranger et de l’enseignement supérieur français, qui vous ont apporté, je l’espère, tout ce que vous en attendiez. »

Avec la modestie, la prévenance et l’enthousiasme qui le caractérisent, Ahmed Mernissi, a présenté l’association Union-ALFM qu’il préside et qui prépare, pour novembre, un forum professionnel des anciens élèves des lycées français du monde. Il a relaté la constitution d’un réseau d’ambassadeurs d’Union-ALFM à travers le monde : « Toute la mappemonde est devenu un petit jardin… De Tokyo à Santiago-du-Chili, nous avons un ambassadeur qui peut vous aider, pendant un échange universitaire, une installation professionnelle ou même un simple séjour ».

Témoignages de jeunes

Quatre anciens élèves, membres de la promotion sortante, ont également témoigné toute la richesse que leur a apporté leurs parcours dans des établissements scolaires du réseau, ouverts à la diversité, au multilinguisme et au multiculturalisme.

Ghita Lahlou, ancienne élève du groupe scolaire de La Résidence au Maroc, habituellement plus familière de l’univers hospitalier et des bibliothèques universitaires en tant qu’étudiante en médecine, a animé la cérémonie, manière pour elle de témoigner sa reconnaissance pour le soutien qu'elle a reçue dans ses études.

Chaymae Mejbar, ancienne élève du Lycée français d'Agadir (Maroc) qui a accompli ses études d'ingénieure à l'INSA Lyon, a évoqué l’adaptabilité que favorise la scolarité dans un établissement ouvert sur l'international.

Jessica Cupessala, scolarisée au lycée français Alioune-Blondin-Beye à Luanda (Angola) avant de suivre, en France, des études de physique puis d'ingénieure à l'EPF à Cachan, a remercié ses enseignants de l’avoir encouragée dans sa passion pour les sciences et de l’avoir incitée à s’engager dans une filière d’études où les filles sont encore trop peu présentes.

Norman De Castro, ancien élève du Lycée français de Saint-Domingue, en République dominicaine, actuellement étudiant à Sciences Po, à Paris, dit avoir grandi dans le multiculturalisme, l’esprit de respect et de solidarité du réseau. Il évoque un épisode particulièrement marquant de sa vie, quand, après le terrible tremblement de terre en Haïti en 2010, son lycée s’est transformé en hôpital de campagne pendant plusieurs mois et a accueilli de nombreux élèves d’Haïti : « On était soudain 60 élèves par classe ou même plus. C’était un défi pour le lycée et pour les élèves mais en même temps cela a créé des liens, des amitiés, que je garde aujourd’hui. »