Dans le cadre de la réforme du lycée et du baccalauréat, un nouvel enseignement de spécialité, « Numérique et sciences informatiques » (NSI), est mis en place à compter de la rentrée de 2019 en classe de première, et de la rentrée 2020 en classe terminale.

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a ainsi annoncé pour 2020 la création d'un Capes « Numérique et sciences informatiques » afin de permettre aux enseignants de délivrer une formation de qualité, exigeante et au fait des dernières évolutions technologiques. 

Afin que les enseignants soient opérationnels dès la rentrée 2019, certaines universités permettent de préparer un diplôme interuniversitaire (DIU) « Enseigner l'informatique au lycée ».

C’est dans ce contexte que l’AEFE a co-construit un dispositif de formation diplômante, en partenariat avec le Réseau Canopé et l’université de Poitiers. « La mise en place de cette formation continue répond à une forte attente des professeurs des lycées français à l’étranger qui souhaitent être certifiés pour enseigner cette nouvelle discipline », explique Pascale Louvrier, inspectrice pédagogique de mathématiques à l'AEFE.

Une formation co-construite illustrant la richesse de la logique de réseau

Le 14 octobre 2019, ils sont ainsi 70, venant de 35 pays, à converger vers l’Atelier Canopé 86 de Poitiers pour être formés pendant trois semaines à l’enseignement de la spécialité « Numérique et sciences informatiques ». Ils sont professeurs de mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre ou encore de technologie dans les lycées français du monde. Leur niveau en informatique est alors hétérogène.

Dès le premier jour de formation, les médiateurs de l’atelier Canopé donnent le ton : une bonne dynamique de groupe est primordiale dans la réussite d’un projet pédagogique. Pour se découvrir et tisser des liens, « les stagiaires » participent avec entrain à deux exercices : se positionner sur un planisphère et se trouver des points communs sous la forme d’un jeu de bingo.

Avant d’être répartis en trois groupes pour les cours, ils sont réunis dans le très bel auditorium de la Chapelle des Augustins pour des propos introductifs sur le déroulement et les objectifs de la formation de cinq semaines, organisée en deux sessions. Jean-Marie Panazol, directeur général du Réseau Canopé, Florence Bray, chargée des dispositifs de formation continue à l’AEFE et Christophe Declercq, maître de conférences à l’université de Nantes et chargé de mission sur le numérique y répondent à leurs questions.

Pour ce premier volet, du 14 au 31 octobre 2019, 25 heures d’enseignement par semaine sont dispensées par neuf enseignants-chercheurs des universités de Poitiers, Grenoble, Lille et Nantes. Trois blocs d’enseignement sont abordés :

• représentation des données et programmation,
• algorithmique,
• architectures matérielles et robotique, systèmes et réseaux.

Pour accompagner la transition « apprenant-enseignant », les médiateurs du Réseau Canopé  proposent chaque jour, après les cours, un atelier de 2 heures de co-construction pédagogique.

« C’est un défi considérable pour les stagiaires venus de tous horizons, comme pour les intervenants des universités qui vont dispenser la formation, de construire et d’appréhender un contenu pédagogique commun de haut niveau, souligne Pascale Louvrier, inspectrice pédagogique de mathématiques à l'AEFE. Le rôle des médiateurs de Canopé, dont la coopération s’étend jusqu’à l’accompagnement à distance des enseignants du réseau AEFE et la production de ressources pédagogiques mutualisées, est donc fondamental et un facteur clé de réussite ».

Sur le même modèle, une seconde session de deux semaines de formation sera programmée fin juin début juillet 2020 pour deux autres blocs d’enseignement. À l’issue du cycle complet de ces cinq semaines de formation, au cours duquel les enseignants sont évalués, un diplôme interuniversitaire, reconnu pour la première fois dans les mêmes termes par 40 universités françaises, sera délivré aux participants.