Citoyenneté

Former des citoyennes et citoyens, égaux et solidaires... : zoom sur l'égalité entre les filles et les garçons

Mis à jour le
01/12/2020

La Semaine des lycées français du monde 2020 est l'occasion d'organiser des événements et projets qui participent de l'éducation à l'égalité, particulièrement celle entre les filles et les garçons. Elle est également l'occasion de valoriser la culture d'égalité en œuvre au sein de l'école à la française et la dynamique sans cesse renouvelée pour progresser sur la voie de l'égalité.

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Semaine LFM 2020 : visuel article égalité

L’égalité entre les filles et les garçons à l’école française : des pistes pour la garantir et chasser les stéréotypes, par deux pédagogues du réseau de l’AEFE

 
Françoise Mattossi et Bruno Seweryn, inspectrice et inspecteur de l'éducation nationale (IEN) en résidence dans la zone Asie du réseau de l'AEFE, abordent la question de l'égalité entre filles et garçons à l'école. Garantir cette égalité est une mission de l'école française. C'est aussi un combat et une vigilance de tous les instants pour débusquer et chasser les stéréotypes.

Le message de l’égalité est d’abord porté par la vie de l’établissement elle-même...

En dehors même des enseignements proprement dits et des activités éducatives menées avec les élèves, l'école, comme institution, est porteuse d'un message d'égalité. Le climat qui y règne, le respect dû à chacune et chacun, la parole donnée aux filles comme aux garçons et l'égale considération témoignée aux élèves, la mixité des élèves et la mixité dans les fonctions exercées par les adultes au sein de l'école, et même l'organisation de l'espace ou le nom des différents lieux participent de la culture de l'égalité...

Une égale considération pour les élèves, filles ou garçons...

Témoignage

Au cours d'une l'émission-débat organisée par l'AEFE pendant la Semaine des lycées français du monde (diffusion sur aefe.fr à partir du 2 décembre), la jeune Malgache Ilo Rakotonavahy, ancienne élève du lycée Mermoz de Dakar et étudiante boursière Excellence-Major, a témoigné de l'importance de cette égale considération et de l'importance d'avoir pu être écoutée pendant sa scolarité : « Vous savez, ce qui est important pour que quelqu’un se dise légitime dans un endroit, c’est qu’il ait la place pour avoir, à un moment, la parole. Et il n’y a eu aucun moment dans ma scolarité où l'on m’a coupé la parole parce que "l’homme" devait parler. Et ça, c’était très important parce que, du coup, j’ai grandi dans l’idée que je pouvais avoir la parole, je pouvais être au centre de l’attention, je pouvais avoir de grands rêves

La parité pour l'élection des délégué·e·s : témoignages à Canton

Une dynamique d'égalité professionnelle femmes-hommes

Revoir la vidéo de témoignage d'enseignantes-formatrices du réseau AEFE :

Les propos ont été recueillis à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2020. Les cinq enseignantes d'histoire & géographie rassemblées sur cette vidéo exercent des missions de conseil pédagogique à l'échelle d'une zone du réseau AEFE couvrant plusieurs pays.
[EEMCP2 = enseignant·e expatrié·e à mission de conseil pédagogique second degré]

Une plus grande mixité dans les espaces publics

De nombreuses études contemporaines, de sociologie, pédagogie et urbanisme notamment, ont mis en évidence une inégalité entre les hommes et les femmes dans l'usage de l'espace publique et une visibilité insuffisante des femmes illustres dans la ville, la toponymie, les monuments... et autres lieux comme les campus scolaires.

L'usage de l'espace commun

La cour de récréation est un lieu où tous les élèves doivent pouvoir se détendre, jouer, bouger, socialiser. Cependant, il peut arriver que la plus grande partie de l'espace soit monopolisée par les garçons qui jouent au football tandis que les filles se cantonnent dans l'espace qui  reste, à la périphérie... Un travail sur l'utilisation des espaces et la diversification des jeux de cour peuvent y remédier, comme à l'école Voltaire à Berlin (Allemagne) :

Photo d'enfants jouant avec des échasses

La représentation symbolique des femmes dans l'espace public

Le lycée Paul-Valéry de Meknès (Maroc) a choisi de donner le nom de Fatima Mernissi, grande figure intellectuelle marocaine, universitaire et militante féministe (1940-2015), à l'un des bâtiments de son campus. L'inauguration a lieu pendant la Semaine des lycée français du monde :

Image relative au nom de Fatima Mernissi donné à un bâtiment inauguré au lycée Paul-Valéry de Meknès

Lutter contre les stéréotypes dans l’orientation des élèves et ouvrir des horizons

L'AEFE a noué un partenariat avec l’association Elles bougent ! pour contribuer à faire tomber les stéréotypes et démystifier les formations et les métiers de l’ingénierie afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes filles de s’y engager. L'association mise sur la force de l'identification et du témoignage, grâce au concours des "marraines Elles Bougent", ingénieures ou techniciennes exerçant dans différents secteurs économiques qui viennent à la rencontre des élèves. Par son action, l'association encourage les jeunes filles à s'orienter vers l'aérospatial, l'automobile, le ferroviaire, le maritime, la défense, le BTP, la chimie, l'énergie ou le numérique qui sont des secteurs en manque de talents féminins.

Marie-Sophie Pawlak, présidente et fondatrice de Elles bougent ! a participé à l'émission-débat "Des valeurs au cœur de l'éducation, pour quoi faire ?" (diffusion sur aefe.fr à partir du 2 décembre) et y a exprimé son " bonheur de pouvoir travailler avec l’AEFE et de voir s'exprimer les jeunes, les jeunes filles en particulier, au contact de nos marraines parce qu'elles sont enchantées et du coup elles sont porteuses de rêve et d'ambition".

Pendant la Semaine des lycées français du monde, les établissements du réseau scolaire mondial sont nombreux à organiser des conférences avec des personnalités apportant leur éclairage sur la question de l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.

Le Lycée franco-costaricien propose une vidéo rétrospective de toutes les conférences récentes qui, malgré le confinement, se sont déroulées "en visio" et ont permis aux élèves d'échanger avec des femmes au parcours remarquable, très engagées dans la vie professionnelle ou la vie publique :

Quelques travaux d’élèves sur l’égalité et la dénonciation de discriminations...

Poscasts à écouter ou réécouter

"Les filles et les garçons ont-ils mêmes droits ?" : questionnements d'élèves de quatre écoles du réseau AEFE (Hanoï, Nouakchott, Turin et Santiago du Chili)

""Zéro Cliché" s'attaque aux stéréotypes sexistes : des élèves de terminale du lycée Chateaubriand de Rome revisitent des personnages littéraires

Vidéo lauréate au concours Zéro Cliché pour l’égalité filles-garçons, piloté par le CLEMI

Ci-dessus, la vidéo « Zéro cliché : Changeons les règles ! » des élèves de CM2 du lycée franco-libanais Nahr Ibrahim de Jounieh au Liban a obtenu le prix de la catégorie « École »

À noter : les grandes rencontres sportives et culturelles de l'AEFE, tels les Jeux internationaux de la jeunesse (événement annuel co-piloté avec l'UNSS), ou les défis sporifs lancés par l'Agence (voir le Challenge danse AEFE) respectent toujours la mixité, voire la parité.

Projet Moussoya (Être femme), labellisé Africa 2020

Photographie de travaux d'élèves

Ci-dessus, aperçu de productions plastiques et littéraires d'élèves du lycée international français André-Malraux de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) composant un ensemble intitulé "Moussoya" (Être femme en langue bambara).

Après une exposition locale à l'occasion de la journée du 8 mars, ce travail sera exposé en France dans le cadre de la saison Africa 2020, opération destinée à "raconter" l'Afrique d'aujourd'hui et découvrir ses grands défis pour demain (manifestation, pilotée par l'Institut français en concertation avec plusieurs ministères, notamment celui chargé de l'éducation nationale, mais reportée en raison de la crise sanitaire).

Productions dans le cadre du projet "D'un langage à l'autre", alliant compétences linguistiques et numériques

Ci-dessus un livre numérique en anglais réalisé par des élèves du Lycée français international de Pondichéry à partir du livre et du film Les Figures de l'ombre (Hidden Figures, en version originale), mettant en scène des calculatrices afro-américaines qui ont contribué aux succès des programmes de la NASA dans les années 1960. En exergue de ce travail : "Genius has no race. Strenght has no gender. Courage has no limit." (Le génie n'a pas de race, la force pas de sexe et le courage pas de limites.)

 
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 Ci-dessus, un court métrage en espagnol réalisé par des élèves du Lycée français inyternational de Pondichéry sur la communauté des Hijras (de troisième genre ou transgenre) en Inde.

 
Image extraite d'une vidéo d'élèves du collège Stanislas au Canada représentant une jeune fille meurtrie de ne pouvoir jouer elle aussi au football
Ci-dessus, un lien vers la vidéo en anglais, réalisée par des élèves du collège Stanislas (Canada), intitulée "Bring equality to this world" // Apportez de l'égalité à ce monde. Chiche !